7 février 2018

ENTRE LE SERPENT ET LA COLOMBE





                             MARCEL GÉRIN, évêque

Par Eloy Roy


Entre 1936 et 1942, Marcel Gérin fait d’une pierre deux coups. Avec une  seule thèse, il décroche un doctorat en Missiologie à Rome,  et un doctorat en Droit Canonique à Québec.  Au golf, cela équivaudrait à faire en même temps d’une seule balle deux trous. Ce tour de passe-passe n’est que le premier d’une longue série de hauts faits qui seront conçus et mis au monde par cet homme à l’esprit pétillant, coquin et roublard, toujours controversé mais jamais ennuyant.

De cette thèse demeurée célèbre, M. Gérin  affirme qu’elle est le plus puissant somnifère que la terre ait connu. Il raconte que sa vieille mère,  tourmentée par d’incurables insomnies, n’avait qu’à en lire un ou deux paragraphes pour tomber comme par magie dans les bras de Morphée.

Par son intelligence, Marcel Gérin se gagne l’admiration de beaucoup de monde; par son humour, pas toujours méchant, il amuse même ses ennemis; par sa ruse et sa manie de la contradiction, il a l’art de s’assurer la grogne sournoise de la moitié de l’humanité. Il a donc son côté malin. Mais par sa timidité, son innocence, sa vulnérabilité et son humilité, il a aussi son côté candide. En lui se réalise bellement la parole de Jésus : « Montrez-vous malins comme les serpents et candides comme les colombes » (Mt 10, 16).

Ses deux doctorats le servent bien. Lorsqu’il s’agit de passer à travers les mailles de la Loi, il invoque les appels pressants de la Mission, et lorsque parfois ses élans missionnaires lui créent trop d’embarras, il déterre toujours quelque part un canon  poussiéreux qui le sauve du bûcher.

Mais ces deux doctorats reflètent aussi l’ambivalence d’une époque. Dans l’Église d’avant le Concile Vatican II, le Droit canonique est le rempart de ce qui est sûr, solide, définitif, immuable et éternel. La place qu’y occupe la Mission se borne tout au plus à un devoir d’exporter partout dans le monde la copie conforme d’un modèle d’Église faite de paroisses et de diocèses que la tradition avait coulé dans le béton et entouré d’une aura équivalente à celle du Décalogue. Mais la Missiologie vient de naître. Avec elle pointe à l’horizon une vision de la Mission un peu moins étriquée. Tenter d’être fidèle à la fois aux exigences de l’Institution traditionnelle et à certains questionnements venant de la Mission, ne va pas de soi. Marcel Gérin, qui incarnera jusqu’au bout ces deux fidélités, sera constamment tiraillé entre l’une et l’autre et, parfois même, crucifié. La grande miséricorde de Dieu, dont par ailleurs il s’estime « l’objet le plus indigne » (comme il le répète a profusion), et sa roublardise légendaire peuvent seules expliquer le mystère de sa longévité.


En 1964, je suis la seule personne dédiée à plein temps à accompagner un nouvel évêque qui doit créer de toutes pièces un diocèse naissant. Marcel Gérin est cet évêque.

Pendant qu'il fait ses premiers pas comme évêque, moi je fais les miens comme prêtre.  Il a déjà derrière lui une longue expérience missionnaire, moi je n’en ai aucune. À Cuba, il a fait des choses pour lesquelles il est porté aux nues par les uns, et fortement critiqué par les autres.

Arrivé depuis un an au Honduras, il est engagé dans un secteur huppé de la capitale, Tegucigalpa, tout à fait aux antipodes du diocèse qu’on vient de lui confier à  Choluteca, dans le sud du pays. Cette région, qui ne manque pas de charme, est surtout une marmite tropicale dans laquelle bouillent à peu près toutes les plaies du Tiers-monde.

Marcel Gérin entre donc à Choluteca comme « Prélat NULLIUS », c'est-à-dire « de nulle part ». Il doit gagner chaque millimètre carré de son territoire et se faire pardonner d’être là. Car sa nomination déplaît sérieusement à quelques-uns de ses confrères missionnaires qui occupent déjà la place depuis un bon bout de temps. Ils se sont charitablement empressés de mettre la bergerie en garde contre ce nouvel élu du Pape qu'ils avaient connu dans une autre mission et qu'ils jugeaient difficile à "gérer". "Gérin" , le pas facile à "gérer",  entre donc  dans ses nouvelles terres sur la pointe des pieds.

Dès le départ, il se promet de ne déranger personne. Ses premiers échanges avec ses confrères missionnaires sont marqués par la prudence, la sagesse et la bonne volonté: « Chacune de vos paroisses, leur dit-il, est déjà un diocèse. Je ne viens pas ici pour en ajouter. Je me propose, au contraire, de chercher avec vous les moyens  d' alléger votre fardeau».

Le diocèse, selon sa conception, serait un ensemble dans lequel la structure diocésaine se situerait « à côté » des paroisses et à leur service. Dans cette conception, les paroisses garderaient leur autonomie de toujours, et le diocèse deviendrait une  sorte de station-service à leur disposition. On ne se le fait pas dire deux fois. Les curés habitués à faire la pluie et le beau temps dans leur paroisse, continuent de tout "gérer" à leur façon, tout en prenant soin de garder le prélat à l'écart.  Marcel Gérin ose-t-il prendre la moindre initiative sans parvenir à toujours consulter tout ce bon monde, on crie à l’abus de pouvoir. Si, par mégarde, il ne consulte pas de façon particulière ses plus fervents détracteurs, le groupe entier, pour se protéger des retombées radioactives de ces derniers, lui en fait de vifs reproches. Si bien que, pour l’amour de la paix, et surtout pour ménager les confrères de bonne volonté qui souffrent de cette situation, le prélat doit se contenter de faire les confirmations et de  bénir les cloches.

Jugeant inacceptable cette mise en cage, Marcel Gérin choisit de déjouer l’adversaire en misant candidement sur son fameux don de ruser. Pour lui, il ne s’agit que d’un jeu, mais pour d’autres, cela équivaut à une déclaration de guerre. Guerre qui ne prendra fin que 20 ans plus tard lorsque l’homme aura remis sa démission, laquelle sera devancée par  deux ou trois solides infarctus qui, tout doucement, l'emporteront vers la tombe avec une jambe en moins.

Les tribulations n’empêcheront pas Marcel Gérin de jeter les bases d’un diocèse tout à fait dans l'esprit du Concile Vatican II. Malgré la méfiance qu’il s’attire et les coups qui pleuvent (et qu'il ne mérite pas toujours), il  appuie sans réserve, renforce même, les plus grands acquis de ses prêtres missionnaires. Il complète l’œuvre remarquable de ces derniers ( qu’au fond il  aime et admire). Il met sur pied d’importants services qui donnent le branle à un mouvement de grande ampleur dont la ferveur pour l’évangélisation, pour la formation, pour la communication, pour le changement social et pour le développement se transmet comme une traînée de poudre à tout le pays,  et bien au-delà.. 

Il se fait constamment du souci pour la grande Église latino-américaine à la fois si catholique et souvent si peu évangélisée. Il ne se lasse pas de chercher volontaires et fonds pour former des équipes qui iraient  ici et là prêter main-forte aux Églises moins favorisées. C’est le rêve de sa vie. À la fin, après divers essais demeurés sans lendemain, il se consacre à la fondation de Marilam, une petite communauté de religieuses missionnaires,   qui devient le bébé de son cœur et la grande consolation de ses vieux jours. Elle est aujourd’hui un motif de fierté et de grand espoir pour l’humble et sympathique Église du Honduras. C’est d’ailleurs dans la genèse de ce projet, lui-même surgi d’ORBIS - un mouvement missionnaire pour la  jeunesse également créé par l’ancien évêque de Choluteca -, que prennent racine le groupe Ad Gentes, et peut-être le CEFAM, deux instruments de promotion de laïques missionnaires qui feront des petits en terre hondurienne.

On dira de Marcel Gérin tout ce que l’on veut, mais jamais personne ne pourra lui reprocher de bloquer la vie, l’initiative, la créativité, l’imagination et les risques courageux. Il n’est jaloux d’absolument rien, même pas de ses œuvres les plus chères, qu’il abandonne volontiers au premier venu, pour mieux se dédier à en accoucher d’autres… Il est une machine à projets. Avec raison certains confrères, qui ont aussi de l’humour, disent de lui : « Notre évêque va en jet, nous, en jeep, et les gens du pays, en "kaites*" ».

À la fois homme rivé à l’Institution mais aussi homme du large, Marcel Gérin est un amoureux de la Vierge et un fervent néo-converti au Ressuscité. Il est profondément attaché à son sacerdoce, mais la promotion des laïques mobilise le meilleur de ses énergies.  Il aime la Tradition, mais en même temps il est entièrement tourné vers le Développement dans une acception humaniste qui se veut libératrice. Bref, même s’il se montre rigoureusement fidèle aux valeurs reconnues « immuables », il ne cesse pas de chercher.

De par sa culture on pourrait détecter chez lui un certain  penchant pour les vertus bourgeoises, mais, en réalité,  sa conscience missionnaire l'emporte toujours. Elle le force à se remettre en question et à se laisser bouleverser par le drame des pauvres. À certaines heures, il répond avec audace et ferveur à l'appel des opprimés. Ces moments très forts d’intervention évangélique et d’authentique prophétisme lui valent un amour et une reconnaissance sans limite de la part de toute la masse de « petites gens » dont il est le pasteur. Enfin, bréviaire d’une main et machine à écrire de l’autre, il devient contre toute attente l’homme qui donne des ailes au magnifique projet des Prêtres des Missions-Étrangères du Québec au Honduras. Sans lui, ce projet serait peut-être demeuré enfoui comme un talent précieux entre les quatre murs d’une petite Église plus ou moins anonyme. L’inverse est aussi vrai : sans ces prêtres, sans le travail de base qu’ils  assurent, sans les fleuves de sueur qu'ils versent pour défricher le terrain et le faire produire, la plupart des projets de l’évêque n'auraient  peut-être été que du vent. 

Malheureusement trop absorbé par son agenda,  le bon évêque finit par donner l’impression de confisquer le diocèse à des fins missionnaires, très louables il va sans dire, mais qui s'éloignent de plus en plus des préoccupations quotidiennes des hommes et des femmes qui suent à grosses gouttes sur le terrain.  De là, de fortes tensions dans la demeure. Ce n'est pas la bombe H, mais à certains moments les couteaux volent bas. À un jeune prêtre qu'il a ordonné et auquel on met volontiers les bois dans les roues, il a ce mot amer qui en dit long: « Ils te pardonneront tout, sauf le succès »...

Jamais, en effet, Marcel Gérin n’a le loisir de savourer ses succès. Son clergé se fait généralement un devoir de le priver de ce plaisir. Lui-même, cependant, n'en fait pas de dépression. Il semble que les crises cardiaques qui lui sont venues s'expliquent plus par sa génétique que par la guérilla cléricale. De toute façon, son humour ne tarit jamais, même pas dans les  situations les plus douloureuses.

Son souffre-douleur préféré est le bon Père Wil,  dont il est l’aîné de quelques années.  Bien que plus jeune que Gérin, le bon Wil a le malheur d’avoir le crâne dégarni,  et de ne pas trop aimer qu’on en rie. Si bien que  l’impitoyable Gérin répète à qui veut l'entendre que lorsqu’il est entré aux Missions-Étrangères, le Père Wil était déjà un « vieux missionnaire de Chine » dont il avait lui-même souvent servi la messe… Ce harcèlement se poursuivra jusqu’aux portes de la mort. Gérin vient tout juste de faire un double arrêt cardiaque; il est sur un lit d’hôpital en train de rendre l’âme. Au premier confrère qui s’amène à son chevet et tout doucement lui demande à l’oreille comment il se sent, il ouvre un œil malicieux et lui répond de sa voix agonisante: « Je me sens comme le Père Wil quand il était dans son meilleur...». 

Lorsque Rome lui donne un évêque coadjuteur avec droit de lui succéder, Gérin peut enfin se reposer. Mais voilà que le coadjuteur se met à avoir des problèmes de santé. Le vieil évêque s’en afflige, et bien qu’il n’en mène pas très large lui-même, il ne peut s’empêcher de manifester devant un large public que le piètre état de santé de son coadjuteur l'oblige à s'offrir au Saint-Père comme coadjuteur de son coadjuteur avec droit de lui succéder à son tour...

Rien de plus sérieux que des funérailles. Dans notre chapelle de Pont-Viau, Marcel Gérin préside celles de son confrère, le bon Père Lomme. Comme il convient, l’assemblée a une mine d’enterrement. Mitre en tête et sérieux comme un pape, Marcel Gérin signale de la main le cercueil du Père "Lomme", puis, jouant avec "Lomme" et "L'homme" en allusion à un livre célèbre d'Alexis Carrel dont le titre est « L’homme cet inconnu! », il présente le défunt en laissant tomber solennellement ces trois mots: "LOMME, CET INCONNU".


Un jour, à Ségovie, en Espagne, devant un auditoire de trois cents séminaristes, petits et grands, tous en soutanes noires boutonnées jusqu’au cou, Marcel Gérin, évêque missionnaire venu du lointain Honduras, s’exclame : « J’ai un problème épouvantable! » Long silence. Les séminaristes retiennent leur souffle. Dieu va certainement leur parler par la bouche de cet évêque, et peut-être en appeler quelques-uns à donner leur vie en mission lointaine. L’évêque reprend la parole : «Dans mon diocèse de l'autre bout du monde, je fais face à un problème terrible. Le problème, c'est que  j’ai TROP de prêtres! » 

Jamais sous le ciel de la très catholique Espagne on avait entendu chose aussi stupéfiante. Alors qu'il n'a que vingt prêtres pour un demi-million de personnes aux prises avec toutes les calamités du tiers-monde, cet évêque se plaint d’avoir trop de prêtres. A-t-il perdu la tête?

« Non, je n’ai pas perdu la tête. Si j’avais plus de prêtres, les laïques ne seraient que des corps morts dans l’Église de Choluteca, mais comme les prêtres ne suffisent pas à la tâche, nous devons nous rendre à l'évidence: l'Église n’est pas et ne doit pas être une affaire de prêtres, mais de laïques. Ce sont les laïques qui forment l’Église et ce sont eux qui doivent la prendre en main. Les prêtres sont là pour les animer et les accompagner sur ce chemin. Bien sûr que je veux des prêtres, mais seulement pour cela. » Et de raconter à ses auditeurs interloqués que des petites communautés entièrement assumées et animées par les laïques poussent comme des champignons à Choluteca; elles sont en train de s’étendre par tout le Honduras et jusque dans les pays voisins. Elles croissent par la puissance de la Parole de Dieu confiée aux laïques, qui souvent n’ont pas plus qu’une année ou deux d’études primaires, mais dont le cœur est plus proche du Royaume que la tête de la plupart des diplômés en sciences ecclésiastiques. 

Depuis ce discours, trente-cinq années se sont écoulées. Les braves séminaristes de Ségovie ont eu amplement le temps de se remettre de leur choc. Ils ne savent peut-être pas encore qu’ils ne sont pas les seuls dans l’Église à ne pas avoir pigé…

Le vénérable évêque Gérin se vante de parler l’allemand. Un jour justement, un Allemand se pointe à l’évêché. Un confrère, poussé par le diable, prie le visiteur de bien vouloir s’adresser à l’évêque dans sa langue, en l’assurant qu’il en serait ravi. L’homme s’exécute, mais l’évêque n’y comprend goutte. Dès que le visiteur quitte les lieux, la piètre performance du prélat ne manque pas de faire des gorges chaudes. Cependant, avec une moue pleine de pitié pour les barbares qui l’assaillent, celui-ci déclare: « On voit bien que vous n’y connaissez rien. Ce bon monsieur ne parle qu’un vulgaire allemand avec un accent du nord. Moi, c’est l’allemand classique que je parle, avec un accent du sud »… 

Il se débrouille certainement mieux en latin qu’en allemand. Il lui arrive même de faire des jeux de mots en cette langue qu’on dit morte. Au moment de choisir sa devise épiscopale, il tient mordicus à afficher son amour inconditionnel envers la Vierge. Plein d'enthousiasme, il expose son projet tout marial à celui qui en ce moment écrit ces lignes. Ce dernier, iconoclaste invétéré,   profite de l'occasion pour porter un dur coup à ce culte sentimental qui privilégie la Mère au détriment du Fils, et coupe à l’évêque toute envie de poursuivre dans cette ligne. Le pauvre homme baisse la tête et bat en retraite. Il rapplique une heure plus tard avec une autre devise tirée d’un écrit de saint Augustin (qui aurait été merveilleuse si elle avait toujours été mise en pratique) : « Dilatentur spatia Caritatis » (Il faut élargir les espaces de la Charité). Le jeune inquisiteur approuve la nouvelle devise sur-le-champ et s’empresse de la faire imprimer avant que son patron ne change d’idée. Mais l’évêque n’est pas heureux.

Les mois passent. Un jour qu’un peintre est en train de reproduire ses armes épiscopales en grand format, l’évêque  a un éclair de génie. L’heure est venue de se venger de l’antimarianisme de son méchant compagnon. À l'insu de ce dernier, il demande à l’homme au pinceau de peindre un autre petit ruban sous le chapeau des armoiries et d’y ajouter une seconde devise : « Servus Matris Ecclesiae », qui se traduit : « Serviteur de la Mère Église ». Or, par un caprice de la langue latine, cette phrase peut aussi bien se traduire: « Serviteur de la Mère de l’Église », (c'est-à-dire "Serviteur de la Vierge Marie"), titre récemment conféré à la Vierge par le Concile Vatican II et le pape Paul VI. La victoire de l'évêque Gérin est totale. L'hérétique secrétaire-chancelier est cloué au tapis. Une fois de plus,  le serpent est mis K.O. sous le pied de Marie.



Que Marcel Gérin ait survécu à trois affreuses crises cardiaques, dont une seule aurait pu normalement le mener tout droit à la tombe, tient du miracle. Mais que, très peu de temps après, il subisse l’amputation d’une jambe sans y laisser sa peau, tient du plus grand prodige. Pour lui, cependant, il n’y a rien d’étonnant à cela. Il s'amuse à répéter à tout vent: « J’avais un pied dans la tombe et maintenant, on me l'a coupé!... » Sur une seule jambe, il retourne au Honduras, où il se rassasie encore de nombreux jours, entouré de l’affection de tous, même de cette « moitié de l’humanité » qui s’était donné la sainte mission de lui faire gagner son ciel malgré lui. 

Le 1 juin 1997,  un éblouissant Père Wil portant une longue chevelure aux boucles d’or ouvre la porte du paradis à ce vieil évêque émérite de Choluteca qui s'était si souvent moqué de son crâne dégarni.

Marcel Gérin est maintenant là-haut, défiant tous les anges et les saints au bridge, au yum et au domino. Bien entendu, il n’a rien perdu de sa capacité de tricher et de s’amuser; au contraire, il en use maintenant d'une façon infinie, sous le regard habitué de Marie, Mère de l’Église.

                                          
                                                            ELOY ROY
                                                            29 juillet 2004


*Kaites : sandales artisanales taillées dans de vieux pneus portées par les paysans.



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