27 novembre 2013

LES MOUTONS DANS LA MAISON

Dans  La Joie de l’Évangile, que le Pape François vient de publier, je découvre sans  aucune surprise que la plupart des  « hérésies » dont j’étais suspect sont maintenant  des paroles papales à répandre dans le monde entier. Hélas, il aura fallu attendre que l’Église soit sur le bord de la faillite pour que cette bouffée de gros bon sens commence à la secouer. Ce n’était pas trop tôt. Je m’en réjouis.


MON DERNIER BLOGUE

J’ai vécu ce blogue avec bonheur, mais l’heure est venue de changer de disque. Depuis des années je laisse de côté des choses qui me passionnent. Je me dis toujours: « Je m’y mettrai quand je serai vieux. » Je ne sais pas très bien si je suis maintenant assez vieux, mais,  avant d'avoir envie de mourir, je tiens à ramasser mes énergies pour me consacrer à l’essentiel.  En quoi consiste cet essentiel?...  Il s’est laissé voir parfois un tout petit peu à travers mes modestes écrits,  mais, à vrai dire,  je n’ai jamais vraiment pris le temps de l’approfondir. C’est pourquoi  je veux désormais me consacrer à cette recherche.


Je remercie très sincèrement  les personnes qui m’ont accompagné dans l’aventure de ce blogue. Nous resterons encore unis, mais par d’autres canaux.  En signe d’amitié  je vous partage un dernier article où il est encore question de  bergers et de moutons… pour faire changement!


LES MOUTONS DANS LA MAISON





« Quand tu donnes un banquet, n’invite ni tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins… Invite au contraire les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles… » (Luc 14, 12-13)


À la Porte-de-Juella, les moutons sont libres comme l’air et passent les nuits à la belle étoile, tranquilles derrière les buissons. Le climat doux à l’année et la sécurité des lieux leur permettent de se passer d’une bergerie. Mais, depuis quelques jours, le loup rôde. Il  est venu pas plus tard qu’hier et a massacré trois moutons. Tant qu’il restera un mouton vivant, il reviendra. C’est la loi des loups.

C’est pourquoi, ce soir, le berger, sa femme et ses enfants se retirent de leur maison pour y faire entrer les moutons. Mais, avant de se retirer et de fermer la porte, le berger laisse une fenêtre ouverte. Pour le loup…

Pendant que les moutons occupent la maison, le berger et sa famille vont se tapir dans le buisson derrière le potager et bravent le serein en  s’enroulant dans leurs ponchos. Les plus grands tiennent en main une carabine, les plus jeunes, un bâton. Ils dorment d’un œil, et gardent l’autre sur la fenêtre de la maison. 

Le loup n’est pas pressé.  Les nuits se succèdent sans que rien ne se passe et, chaque soir, se répète le rituel : les moutons prennent possession de la maison, alors que le berger et sa famille vont se cacher dans le buisson.

Ce n’est qu’au bout de quatorze soirs que quelque chose, enfin,  se met à bouger. Une grande ombre se profile à travers les branches et se glisse silencieusement vers la maison remplie de moutons.

Les moutons s’agitent et se mettent à gémir. L’ombre est nerveuse. Elle flaire la présence du berger et devine ses intentions,  mais l’appel du sang est plus fort que tout.

Une fenêtre est ouverte : « Voilà ma chance! », pense le loup. D’un saut vif il va s’agripper à la fenêtre quand un puissant BANG déchire le silence de la nuit. Un coup de fusil est parti. Dans un bruit sourd, la grande ombre tombe par terre, se tord un moment puis s’étend de tout son long sur le sol. Le loup est mort.

Dans l’église, les bons bergers sont comme ça. Accompagnés de leurs braves fidèles, ils quittent de temps en temps leur église pour la remplir d’esseulé-es, d’appauvri-es, de gens de la marge. Cette église, après tout, appartient aux pauvres depuis que du haut de sa croix Jésus leur a accordé la première place auprès de lui.


Toutes ces bonnes gens qui,  avec ou sans pasteurs,  contribuent à mettre les derniers de ce monde  au centre de la société et aux premières loges de l’église, ce sont elles qui ont inspiré à Jésus le chant génial des Béatitudes. Car elles sont la preuve vivante que le Royaume de Dieu est en marche.


Jésus se reconnaît en elles et en eux, comme dans un miroir, lui qui a employé entièrement sa vie à chambarder « l’ordre » des loups. Évidemment, on l’a tué. N’empêche, il fut vraiment un bon berger.


                                                                                                                                                          Eloy Roy 

1 commentaire:

  1. Mille mercis pour vos précieux partages mon cher parrain.
    Ce fût toujours un plaisir pour moi de vous lire....
    Vous êtes Une Grande Âme avec Une Belle Plume.
    Je vous souhaite beaucoup de satisfaction dans la poursuite de tous vos autres projets.

    Amour et Gratitude pour Qui Vous Êtes.
    Brigitte xxx

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